Plaidoyer de l'EAEA pour l'éducation des adultes dans Erasmus +

Par - Le 01 mars 2018.

L'association européenne pour l'éducation des adultes (EAEA, European Adult Education Association) réagit à l'évaluation du programme Erasmus + récemment publiée par la Commission.

L'EAEA, qui porte la voix de « l‘éducation non formelle » en Europe, se targue de représenter 60 millions d'apprenants, à travers les 142 organisations qu'elle fédère (dont pour la France : la Ligue de l'Enseignement, l'Association des Universités Populaires de France, l'Association Philotechnique de Paris, ...).

Elle affirme que l'éducation des adultes a un impact qui va bien au-delà de ce que mesurent les instruments évaluatifs de la Commission, et plaide pour le renforcement de ce secteur dans le futur programme.

L'éducation des adultes : une place réduite dans le programme actuel

Appliqué au contexte français, le concept anglais de « Adult education » recouvre les contextes d'apprentissage « non formels » ou « informels » : éducation populaire, éducation permanente, apprentissage des adultes, … Il correspond à un secteur spécifique dans le programme Erasmus + (à côté des secteurs enseignement scolaire, enseignement supérieur, enseignement et la formation professionnelle, jeunesse et sport).

L'EAEA soulève le fait que l'éducation des adultes constitue actuellement le « parent pauvre » du programme, avec seulement 5 % du budget total, le non financement de projets de large échelle (à l'instar des « alliances sectorielles » ou les « alliances de la connaissance »), et l'impossibilité pour les apprenants adultes de bénéficier de mobilités.

Les limites des instruments évaluatifs appliqués à l'informel

Dans son rapport sur l'évaluation à mi-course du programme Erasmus + (2014-2020), la Commission écrit :
« les effets sur le secteur de la formation des adultes, qui vise actuellement un large public, sont dilués en raison de la fragmentation et de la diversité qui caractérisent ce secteur. »

L'EAEA réagit à ce propos, en reconnaissant que l'éducation des adultes ne se prête pas aisément à la mesure de son impact.
Elle souligne que cette diversité du secteur fait aussi sa force, en s'adressant à une large variété de groupes et en couvrant une pluralité de besoins d'apprentissage.

Parmi les exemples de réussite mis en avant sur le site de la Commission présentant les projets Erasmus +, 7 partenariats sont liés à l'éducation des adultes ; ils correspondent à des types de projets pour lesquels fournir des mesures quantitatives des effets et bénéficiaires s'avère particulièrement complexe, parce qu'ils visent de multiples catégories d'utilisateurs et des contextes ouverts d'exploitation des résultats produits.

Plaidoyer pour plus de ressources et d'ambitions

L'EAEA plaide pour un renforcement du secteur éducation des adultes dans le prochain programme (2021 – 2027), en y consacrant 20 % du budget.

Elle souhaiterait que des projets plus vastes puissent être financés, avec des partenariats d'innovation pour répondre à des problématiques clés et concourant en particulier à la mise en œuvre du nouvel agenda européen pour les compétences.

Un changement d'échelle par le haut, pour viser des effets systémiques, mais également par le bas, à travers une possibilité de partenariats de taille réduite pour rendre le programme plus accessible aux petites organisations.

L'association voudrait que l'Union européenne vise 25% d'adultes participant à des activités d'apprentissage et de formation en 2025, alors que l'objectif de 15 % lié à la stratégie Education et Formation 2020 peine à être atteint, avec un taux actuel à 10,8 %.

En conclusion, le plaidoyer revient donc à une formulation d'objectifs sous forme d'indicateurs chiffrés à atteindre et mesurer au niveau macro-européen … En dehors du tout quantitatif, point de salut ?

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