Conférence annuelle de l'Agence 2E2F : {“Les programmes européens jouent d'autant plus leur rôle d'aiguillon qu'ils remplissent une fonction de coordination territoriale" }

Par - Le 01 janvier 2012.

“Quel est le rôle des politiques territoriales dans la mise en œuvre des programmes européens d'éducation et de formation ?" C'est la question centrale à laquelle ont essayé de répondre les participants de la conférence annuelle de l'Agence 2E2F, le 8 décembre (voir notre article).

“Dans un premier temps, j'ai pensé que la question était curieusement formulée", a considéré Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l'académie d'Aix-Marseille, proposant de l'inverser : “Quel peut être le rôle des programmes d'éducation européens dans la mise en œuvre des politiques territoriales ? Même si les prérogatives des Régions françaises sont plus limitées que celles de la Generalitat de Catalogne, ou des Länder allemands. Les programmes européens ont prouvé leur efficacité dans la mesure où ils peuvent être les éléments fédérateurs d'une politique territoriale."

Jean-Paul de Gaudemar a rappelé que l'éducation tout au long de la vie en général et la formation professionnelle en particulier était une compétence partagée entre l'État et les Régions : “Le recteur ne peut rien faire sans une intelligence partagée avec les collectivités territoriales. Les programmes européens jouent d'autant plus leur rôle d'aiguillon qu'ils remplissent une fonction de coordination." Selon le recteur, la responsabilité des pouvoirs publics dans le domaine de l'éducation et de la formation “dépasse les frontières". Et ce alors même que, depuis ses débuts, l'Union européenne a refusé de faire de l'éducation une compétence communautaire. “Nous partageons avec tous les pays européens des objectifs stratégiques en matière d'éducation et de formation, les objectifs de Lisbonne en portent la trace. Il est indispensable de construire par le bas l'Europe de l'éducation qui n'a pas été construite par le haut", a analysé le recteur.

Pour un “Erasmus enseignant"

Jean-Paul de Gaudemar a exprimé un regret pour terminer : “Il manque un grand programme pour faciliter la mobilité des enseignants. Or, un enseignant doit se frotter à un autre pays européen pour enseigner correctement. Nous avons créé le programme Jules Verne à cet effet, il permet à des enseignants de passer un an dans un pays partenaire. Ce serait plus facile s'il existait une réciprocité de la part des autres pays de l'Union européenne." Et d'adresser un “clin d'œil" aux agences européennes et à la Commission, dans la perspective et l'espoir de connaître un jour la création d'une sorte d'Erasmus enseignant.